Noël, chez nous

Article : Noël, chez nous
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29 décembre 2014

Noël, chez nous

nicolebertin.blogspot.com
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Alors qu’autrefois la Noël était synonyme de réjouissances familiales et de jubilation. Elle est, de nos jours, l’occasion de tristesse collective. Ici, on sent le sapin. Ailleurs, les arbres se dépouillent de leur feuillage, et les feuilles tombent comme les années. La bourgeoisie se dit aussi pauvre que le bas peuple. L’obscurité grimpe jusqu’à la cime des sapins. C’est la Noël, chez nous. C’est ce qui se vit. C’est ce que je vois.

Et pourquoi pas une Noël comme jadis ? Des montagnes de cadeaux prêts à se déballer pour emballer les enfants. Mots d’amour sur du papier parfumé et orné de guirlandes de roses, ce sont des vœux d’amour et de bonheur à un être cher. Stands d’expositions dans toutes les écoles. Stands d’animation dans tous les quartiers pour ambiancer les soirées et les rues. Un égal attachement à la tradition de Noël réunit poètes et conteurs, slameurs et chanteurs, graffiteurs et dessinateurs, ambianceurs de bars ou de boites de nuit, riches et pauvres… Je me rappelle de ce temps. J’étais tout petit. C’était, pour la plupart, le bonheur à tire-larigot. J’ai connu, moi aussi, ce bonheur. Si seulement je pouvais repenser mon enfance en l’absence du temps où la misère ternit ma jeunesse…

Nous sommes le 29 décembre. Dans deux jours, l’année prend fin. L’an qui vient s’annonce plutôt mal…comme une décadence de toutes parts. Tout est sombre et funèbre. Les maisons de ma ville sont ternes et sans décor, comme la mer et le ciel, comme le cœur des mamans. L’uniformité terreuse de la vie évoque une incurable mélancolie. La vie est plutôt grise. Ce n’est pas comme jadis où la Noël était toute marquée, jusqu’au début du nouvel an, d’explosions de joie et d’enthousiasme…

Malgré tout, j’espère revoir un jour d’éblouissants feux d’artifice mêler aux étoiles leurs panaches de feu. Je n’ai pas assisté à de tels spectacles, il y a longtemps. J’aimerais tant revivre cette coutume tombée en désuétude… J’aimerais tant revivre ma Noël d’antan. Si seulement je pouvais hâter le temps, je ne peux plus attendre le premier janvier pour me farcir mon bol de soupe aux choux et de giraumont.

Éliphen Jean

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Commentaires

renaudoss
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C'est cela, camarade! Une tyranique espérance face à la tenace et mesquine adversité, qui s'insinue de toutes parts...