Ma banlieue

Article : Ma banlieue
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2 mars 2015

Ma banlieue

Ma banlieue est un dédale de couloirs noirs. Un dédale inextricable de ruelles, de rues frêles et de carrefours. Ma banlieue est un écheveau de fil brouillé par un chat affamé et diffamé, comme des chevaux embrouillés aux poils embroussaillés. Dans ma banlieue, des gens croient qu’on est que dalle, on ne dalle pas les cases, la misère nous écrase, la nourriture est rare chez tous même chez Richards…

Pourriture qu’on est aux yeux des uns et des autres, on naît odieux pour qui n’est pas des nôtres. Mais, à Dieu notre destinée, adieu discriminations. Chaque jour, plus de faim, plus de dix cris minent ma nation. Chaque jour on meurt de faim, demain on est défunt.

Ma banlieue est une bande de lieux malfamés. Lieux surpeuplés. Lieux de gens affamés. Lieux mal desservis où pour dessert on tue une vie. On asservit pour régner à vie. On tue, on torture. On tue à tort ceux qui vont à pas de tortue.

Ma banlieue est cette zone de la ville qui est au ban des lieux. Un canton populeux en marge de la ville. Quand on y est, on s’égare. Ma banlieue est fourmillante, on dirait des fourmis en hiver…

thenowinstitute.org
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My bro and sis, que six reste six, ne le change pas en dix. Frère, respecte les pères et les mères. Respecte minou qui ne miaule pas, notre p’tit chat par où nous voyons le jour. Minou poilu ou chauve, minou en chair de poule plumée… Si tu veux du changement, situe-toi parmi nous. Tutoie tes amis jeunes, vouvoie les plus âgés. Donne quand tu déjeunes, Tends la main charitable à qui pourrissent dans les coins de rue, entre ordures hétéroclites et mares fangeuses. Ils sont nombreux les miséreux…

Soyons compatriotes. Soyons compatissants. Soyons Haïtiens. Respectons-nous. Respectons les autres qui sont une part de nous. Ainsi, nous aurons tous une autre vie, une autre bande de lieux. Un jour, un concert d’amour en ces lieux aura lieu…

Éliphen Jean

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Commentaires

Aboudramane koné
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Tu as le verbe moulé à la langue. Bravo.gbès est mieux que dra. Le poète sommeil en toi.

Guy Muyembe
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Sublime