ma race n’en revient toujours pas
Prolificité de ma race
frontière poreuse entre infortune et félicité
j’entends la clameur de nos jours
dans l’engrenage des malheurs
expatriation jour après jour
gangrène de vertus ancestrales
qui se délitent peu à peu
à vouloir partir pour des ailleurs lointains
ma race connait toutes sortes d’avatars
ma race s’amène au vautour de l’inconnu
ma race dépecée rampe de son ossature
ma race n’en revient pas
corps tavelés
à force de franchir les ressauts de la vie
les assauts du temps nous viennent de nulle part
et part à la dérive
notre fierté noire
je vois accrochés partout
des fragments de notre ossature d’Afrique
et de notre passé
exutoire par où s’épanche ma déraison
cette raison de vivre qui sort de ma tête
Eliphen Jean