Amis d’ici et d’ailleurs!
À toutes les périodes de l’histoire, l’humanité a pensé qu’elle vivrait des temps particulièrement noirs et troublés. Et l’inquiétude d’une souffrance perpétuelle lui ronge jusqu’à ses profondeurs viscérales, comme une mer en furie mine des falaises. Sa foi alors revêt l’eau qui se détache net et tombe en arcade d’on ne sait quelle montagne escarpée. L’humanité a besoin d’un credo. L’humanité a besoin d’exsuder une joie sincère et nourrie à l’appel d’un nouveau soleil, à la clarté rieuse d’une aube qui la purgerait des stigmates du désespoir, des vicissitudes dont elle est marquée depuis des siècles. Ce serait, en effet, lâche de ne pas se résoudre à s’engager dans la lutte pour la rédemption de l’humanité. Pour cela, l’homme doit parvenir à savoir au moins ce qu’il sgnifie comme cette sommité grecque, Héraclite d’Éphèse qui disait : « Je me suis cherché moi-même », c’est-à-dire, j’ai cherché ce que signifie être homme. Faut-il emprunter à la littérature son art de s’aventurer au plus profond de la psyché humaine, pour comprendre cette énigme inépuisable, insoluble qu’est l’homme ? Non. Il suffit pour nous d’agir. Agir pour matérialiser ce mot de Teilhard de Chardin, un contemporain perpétuel tant ses propos demeurent vifs, qui savait que « l’action humaine est la moelle épinière du monde. » Agir pour le bien-être de l’humanité, eu égard à ses déchirements, ses zones d’ombres, et ses douleurs combien inexpiables. Agir pour que la paix soit reconnue partout comme indispensable au développement humain. Agir pour faire naître ou pour créer des hommes comme Christophe Colomb, à la lumière de l’intelligence desquels l’humanité peut se guider, non sans broncher contre le moindre obstacle, mais avec ardeur et espoir revigorant dans la voie du progrès et de la vérité. Alors, à l’heure où certains peuples se trouvent aux frontières du naufrage collectif, il n’y a plus à atermoyer, il faut agir. Mais, quant à ceux qui écrivent, il faut écrire, il faut écrire pour dévoiler le monde et le proposer, dirait Jean-Paul Sartre, comme une tâche à la générosité de ceux qui lisent. Le monde, c’est notre affaire !
Eliphen Jean
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